Extraits du rapport d’étape 2005
« Souvent présenté comme une simple section du collège du Grand-parc ou –au contraire- comme un établissement de plein exercice, Clisthène est une structure expérimentale innovante qui se situe à mi-chemin entre les deux. L’historique de sa création, le cadre juridique et le type de relations entretenues avec les différents partenaires marquent bien la complexité de sa situation, de son positionnement, et la difficulté de son management.
RAPIDE HISTORIQUE DE LA CREATION DE CLISTHENE :
Printemps 2001 – Géraldine MARTY et Jean-François BOULAGNON co-fondent le projet Clisthène.
Géraldine MARTY et Jean-François BOULAGNON, les co-fondateurs, venus d’horizons divers, mais avec le point commun d’avoir exercés en établissement sensible en ZEP, sont formateurs en formation continue au sein de l’Académie de Bordeaux sur « la prévention de la violence. Jean-François BOULAGNON appartient aussi au groupe de réflexion « communication » du Comité National Anti-Violence (CNAV) du Ministère. De leurs expériences dans divers établissements de l’académie et des propositions qu’ils formulent, leur vient l’idée de proposer au Conseil National de l’innovation Scolaire un projet d’établissement innovant au printemps 2001. Le projet est bâti entre janvier et avril 2001 et déposé au siège du CNIRS en juin de la même année. Mme VAILLE les reçoit après lecture du document, leur signale que « c’est le meilleur qu’elle est reçue » et que malgré le fait qu’il existe un autre projet de collège lycée antérieur innovant dans l’Académie, dénommé CLACE qui a déjà des moyens attribués en vue de préparer son ouverture, elle nous aidera aussi si elle le peut. Des chercheurs, des intellectuels, (Marc AUGE, Catherine BLAYA-DEBARBIEU, Georges CHARPAK, André DE PERETTI, Eric DEBARBIEUX, François DUBET, Georges FELOUZIS, Louis LEGRAND, Philippe MEIRIEU, Hubert MONTAGNER, Edgar MORIN, Jacques PAIN, Raoul PANTANELLA, Dr François TESTU, Jean-Michel ZAKHARTCHOUK,…), des organismes (comme la ligue de l’Enseignement, l’AROEVEN, le mouvement FREINET, Le SGEN-CFDT,…) soutiennent le projet et militent pour son ouverture.
CLISTHENE, initialement, n’avait pas vocation à être une annexe du collège du Grand-Parc. Ses deux co-fondateurs souhaitaient s’installer dans la zone la plus difficile de l’Académie, c’est à dire la rive droite de l’agglomération bordelaise (Lormont, Cenon….). Le projet déposé auprès du Conseil National de l’Innovation pour la réussite scolaire (CNIRS) le mentionne explicitement.
Automne 2001 – Premières discussions au niveau local
L’Inspecteur d’Académie Adjoint de la Gironde, M Prodhomme, en charge du dossier Clisthène et en liaison avec le Recteur de l’Académie, M Boissinot (rencontré par l’équipe début novembre 2001), nous demande d’explorer deux pistes d’implantation -collèges Langevin de Mérignac et Pablo Neruda de Bègles-, ces deux pistes possédant des locaux indépendants potentiellement « utilisables » du fait d’un déficit d’élèves. Il nous conseille aussi de regarder hors Education Nationale et de contacter le Conseil Général et les mairies. Les Principaux des deux collèges se déclarent ouverts à une arrivée de Clisthène en rattachement administratif.
Finalement, ces deux pistes seront abandonnées pour des raisons différentes (locaux déjà promis à un CIO pour l’un, nécessité d’investissement et de réfection empêchant une utilisation à la rentrée suivante pour l’autre).
De même, Le Conseil général, devant la difficulté de trouver des locaux, nous conseille de démarcher les communes. Des contacts poussés se déroulent avec plusieurs municipalités pour une éventuelle implantation : maires de Cenon et Lormont, adjoint à l’Education de la ville de bordeaux, maire et adjoint à l’éducation de Bègles. Toutes se déclarent intéressées. Plusieurs locaux sont proposés par la mairie de Bègles, enthousiaste vis-à-vis du projet, afin de l’accueillir sur le territoire de sa commune (une ancienne poissonnerie, une ancienne gendarmerie, une ancienne caserne militaire – où l’on découvrira d’ailleurs en 2003 des déchets radioactifs ! Finalement, c’est le montant des travaux à effectuer dans des délais très brefs qui incite le Conseil général de Gironde, avec aussi d’autres raisons plus politiques, à pousser pour la solution de l’ancienne SEGPA du collège Grand-Parc pour une implantation à la rentrée 2002.
Printemps 2002 – Le Ministère et le Rectorat valident le projet
Dès le 18 janvier, Mme VAILLE, au nom du CNIRS écrit à Monsieur Le Recteur de l’Académie de Bordeaux pour lui dire qu’elle demande au Ministre, M. Jack LANG, « l’attribution des moyens nécessaires ».
Dans un courrier en date du 27 février 2002 , le Recteur donne son accord au Ministère pour l’implantation de Clisthène dans l’Académie. C’est l’aboutissement du projet qui a suivi une procédure d’agrément dans l’Académie, les référents du dossier étant M. NEUVILLE, IPR-IA d’Histoire-Géographie chargé de l’expérimentation et M PRODHOMME, Inspecteur d’Académie Adjoint du département de la Gironde. Cette procédure a conduit M. BOISSINOT, alors Recteur de l’Académie de Bordeaux, à se prononcer pour l’ouverture de Clisthène, lors d’une réunion en novembre 2001, incluant entre autres sa Directrice de Cabinet, M. PRODHOMME, M. NEUVILLE, M LACOURREGE, alors chargé de mission au Cabinet de M. Le Recteur.
6 mai 2002 – Le Conseil d’Administration du Grand-Parc accepte l’implantation de Clisthène en tant qu’annexe expérimentale du collège
Paradoxalement, l’annonce de l’ouverture de Clisthène par Jack LANG ne simplifie pas la tâche des fondateurs de Clisthène. Reste l’étape du Conseil d’Administration du collège du Grand-Parc !
Comme tout établissement public, l’EPLE du Grand-Parc bénéficiant de la personnalité juridique, c’est en effet le Conseil d’Administration de l’établissement qui se prononce dans le cadre de ses attributions sur la présence ou non d’une structure expérimentale rattachée. On peut rappeler que c’est un étape délicate sur laquelle ont buté quasiment tous les projets expérimentaux (et notamment Déclic pour la région parisienne ou l’autre projet de l’Académie, CLACE).
La présentation du projet à toutes les parties du conseil d’Administration a été un gros travail :
L’INFORMATION EN DIRECTION du GRAND-PARC
Février 2002
- 4 pages d’informations pour expliquer la démarche
- Présentation à la commission permanente du collège
- Présentation au CA de la possibilité d’une existence de Clisthène en établissement rattaché et mise à disposition de deux exemplaires du projet
- Affichage du site Clisthène
- Réunion avec les professeurs (1 heure avant la réunion syndicale et pendant la réunion syndicale)
Mars 2002
- Réunion avec les personnels ATOSS
- Réunion avec les enseignants de la SEGPA
- Réunion avec les délégués parents FCPE et PEEP
Avril 2002
- 4 pages d’informations résumant le projet distribuées à tous les professeurs
- Présentation à la réunion intersyndicale en présence des principaux dirigeants syndicaux de la région Aquitaine (SNES et SGEN-CFDT)
- Présentation à l’assemblée générale des personnels le jeudi 02 mai 2002
Bien que mécontent de cette annonce intempestive qui donne l’impression que les jeux sont faits, le Conseil d’Administration du collège du Grand-Parc se prononce le 6 mai 2002 pour la venue de « Clisthène » en tant qu’annexe expérimentale, dans les locaux de l’ancienne SEGPA, par vingt voix sur 22 présents ce jour-là, les 2 autres personnes s’abstenant.
Inutile de préciser que l’implantation de Clisthène doit aussi beaucoup à l’engagement et à la célérité de la collectivité territoriale de rattachement. En effet, indépendamment du vote positif de son représentant Mme BOURRAGUE, actuelle députée de la circonscription, au Conseil d’administration qui a explicité de manière très nette son intérêt pour le projet, le Conseil Général de Gironde a pris des décisions très rapides en faveur de la mise en oeuvre physique de Clisthène. Comme on le sait, les procédures budgétaires prennent un temps certain. Il lui a donc fallu bousculer les procédures, créer un fond spécial de l’innovation, et s’engager fortement en terme budgétaire pour que Clisthène puisse ouvrir. »